une grande fille

Film – « Une grande fille » de Kantemir BALAGOV

Sorti le 7 août 2019
Prix de la mise en scène.

L’on a beaucoup évoqué le traumatisme des soldats survivants de 1914-18 :
gueules cassées, trembleurs, amnésiques, malades psychiques… hommes
meurtris dans leur chair et dans leur esprit par les horreurs vécues des
combats. Le livre « Au revoir là-haut » (2013) de Pierre Lemaitre nous en a
donné un exemple poignant, au même titre que Jean Anouilh dans sa pièce de
théâtre « Le voyageur sans bagages » (1937).
La Seconde Guerre mondiale fait aussi, bien évidemment, de terribles dégâts
sur les combattants, que la psychanalyse encore balbutiante ne parvient guère
à maîtriser.

Mais qu’a-t-on dit sur les femmes ? Si ce n’est la mise en exergue de leur
formidable investissement à l’arrière du front, dans les usines, les champs et les
hôpitaux. Ces dernières années, nombre de livres, d’articles et de conférences
leur ont été consacrées, à juste titre.

Mais nous ne saurions oublier, qu’ici et là pendant la Première et la Seconde
Guerre mondiale, des femmes ont combattu aux côtés des hommes, se sont
mobilisées au plus près du feu de l’ennemi. C’est le cas par exemple de la
fameuse Yaskka, de son vrai nom Maria Botchkavera, paysanne russe qui
obtient en 1914 l’autorisation du tsar de partir sur le front, qui fonde et dirige
le « Bataillon féminin de la mort », exclusivement constitué de femmes
combattantes.


Restons en Russie puisque c’est là, dans ce vaste pays meurtri par la Seconde
Guerre mondiale (20 millions de morts) que le jeune cinéaste russe K.
BALAGOV nous emmène avec son film « Une grande fille ». L’action se passe à
Saint-Pétersbourg, au lendemain du terrible et long siège de la ville par la
Wehrmacht (septembre 1941- janvier 1944 : 900 jours). La population rescapée
est traumatisée, tout comme les hommes et femmes revenant du front.
C’est dans ce contexte très difficile que le cinéaste nous présente le
traumatisme de deux femmes : Yia et Masha, qui se retrouvent à cohabiter au
terme du conflit. L’une et l’autre ont de profondes séquelles et, en même
temps le formidable désir de vivre, notamment par le biais de la maternité.


Ce film puissant et dramatique nous invite plus que jamais à nous interroger
sur les conséquences humaines de la guerre et tout particulièrement sur le
traumatisme des femmes.


A voir absolument !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *