Prix du Livre européen 2018.
Ce livre écrit par une journaliste franco-allemande est un magnifique témoignage sur le sentiment de culpabilité et sur la résilience des survivants de la Seconde Guerre mondiale. A l’appui de sa propre histoire familiale, Géraldine Schwarz cherche à comprendre pourquoi et comment nombre d’Allemands ont fait partie de ceux que l’on appelle les « Mitlaüfer », les « suiveurs », ceux qui ont suivi le courant général, sans trop se poser de questions. Non fondamentalement engagés dans la collaboration ou la résistance, ils ont tenté de vivre ou de survivre. Mais à quel prix, en matière de conscience pour eux et pour leurs descendants ?
Au-delà de cette réalité historique, l’auteur nous conduit à une très intéressante et intense réflexion sur l’importance du devoir de mémoire. Elle compare en effet avec justesse la politique mémorielle des deux Allemagnes au lendemain de la guerre mais aussi celle d’autres pays comme l’Italie, l’Autriche ou la France. Elle nous conduit ainsi sur le chemin de la démocratie, pour nous inviter à une interrogation : faire des citoyens des victimes de l’Histoire au lieu de les responsabiliser, n’a-t-il pas ouvert la voie au populisme européen, tel que nous le percevons aujourd’hui et fragilisé, par là-même, nos démocraties ?
« Nous avons besoin d’une mémoire positive », conclue Géraldine Schwarz, au terme de cette longue et captivante enquête. Preuve s’il en est que le travail de mémoire mené au sein du Souvenir Français a plus que jamais du sens et de l’importance, notamment auprès des jeunes générations du 21 ème siècle !
A méditer !